Religieuses, pasteur et chrétiens arrêtés en Inde pour « conversions forcées »

shutterstock_724345753.jpg

« L’incident a eu lieu à Mau, un district de l’est de l’Uttar Pradesh. Vers midi, une foule d’extrémistes a attaqué un groupe de chrétiens réunis pour la célébration dominicale. »

Dimanche 10 octobre, sept chrétiens ont été arrêtés dans l’État de l’Uttar Pradesh, en Inde. Parmi eux, le pasteur Abraham Shakil. Ils sont accusés d’avoir recours à la pratique des « conversions forcées ». Emmenés au poste de police, ils ont été rejoints par deux religieuses, arrêtées pour la même raison, alors qu’elles attendaient le bus pour rendre visite à un malade.

Les sept chrétiens ont été conduits de force au poste de police, par des membres des groupes hindous radicaux Bajrang Dal et Hindu Yuva Vahini. Radheshyam Singh, un hindou, a porté plainte. Il les accuse de ne pas respecter les mesures sanitaires liées au Covid-19, mais aussi « d’être impliqués dans la conversion d’autres personnes au christianisme par des moyens illicites tels que la fourniture de main-d’œuvre et d’argent ».

Le père Anand Mathew, de l’Indian Missionary Society, explique les faits auprès d’Asia News.

« L’incident a eu lieu à Mau, un district de l’est de l’Uttar Pradesh. Vers midi, une foule d’extrémistes a attaqué un groupe de chrétiens réunis pour la célébration dominicale. »

Les religieuses, Sœur Gracy Monteiro et Sœur Roshni Minj, se trouvaient à un arrêt de bus, quand elles ont été prises à partie par la police. Elles voulaient se rendre au chevet du père de l’une d’elle, malade. Alors qu’elles demandaient des renseignements sur le trajet, elles ont été agressées verbalement et ont été emmenées au poste de police dans lequel se trouvaient les sept autres chrétiens. Elles y seraient restées 18 heures.

Soeur Monteiro assure ne pas recourir à des conversions forcées.

« Nous avons été choquées lorsque nous avons été emmenées au poste de police sous prétexte que nous faisions partie d’une communauté chrétienne impliquée dans des conversions religieuses forcées. C’est complètement faux. »

Le père Anand Mathew dénonce des « attaques basées sur des prétextes pour harceler et abuser des chrétiens ».

Pour Sajan K. George, président du Conseil mondial des chrétiens indiens, « le fait que des religieuses aient également été ciblées témoigne d’un nouveau développement sinistre dans la vague actuelle de persécution anti-chrétienne ».

« Dans le climat politique actuel en Inde, porter un habit religieux signifie être désigné comme une ‘cible’ ou un ‘agent de conversion’ par les justiciers de droite. En mars dernier, dans l’Uttar Pradesh, deux religieuses ont été contraintes de descendre d’un train. [...] La nouvelle loi locale anti-conversion est un outil pour les abus politiques qui visent à attiser des sentiments de haine contre la petite communauté chrétienne à des fins électorales en vue des élections de 2022. »

L’Uttar Pradesh compte 230 millions d’habitants, parmi lesquels une petite minorité de chrétiens, environ 350 000.

M.C.


Articles récents >

Résumé des articles du 27 novembre 2024

outlined-grey clock icon

Les nouvelles récentes >